Arthur Rimbaud - Une Saison en Enfer

spaceUne Saison en Enfer est le seul ouvrage qu'Arthur Rimbaud a fait lui-même publier et se situe à une période douloureuse de son existence. Il a été commencé en avril 1873 à son retour d'Angleterre alors que sa relation avec Paul Verlaine commençait à s'envenimer, et a été terminé en août après leur rupture définitive.
Il relate ses souffrances proches de la folie qui l'ont conduit aux portes de la mort, l'échec de son expérience de poète voyant. Il parle de ses désillusions, de ses doutes mais aussi de ses espoirs.

spaceArthur est de retour à Roche en avril 1873 et en mai écrit à son ami Ernest Delahaye : "[...]Je fais de petites histoires en prose, titre général ; Livre païen, ou livre nègre. C'est bête et innocent. O innocence ! innocence, innocence, innoc..., fléau ![...]
Je suis abominablement gêné. Pas un livre, pas un cabaret à portée de moi, pas un incident dans la rue. Quelle horreur que cette campagne française. Mon sort dépend de ce livre, pour lequel un demi-douzaine d'histoires atroces sont encore à inventer. Comment inventer des atrocités ici ! Je ne t'envoie pas d'histoires, quoique j'en ai déjà trois, ça coûte tant ! Enfin, voilà !
[...]"

spaceFin mai, il revoit Verlaine et tous deux repartent pour la Belgique puis s'embarquent pour l'Angleterre où ils restent jusqu'en juillet. Et c'est à la suite d'une violente dispute que le 3 juillet Verlaine quitte Rimbaud pour partir à Bruxelles, avec l'espoir de se réconcilier enfin avec sa femme. Rimbaud le rejoint là-bas le 8, et le 10, alors qu'il veut absolument repartir pour Paris, Verlaine tire sur lui deux coups de revolver. Il fera deux ans de prison pour ce geste. Quant à Arthur, légèrement blessé au poignet, il rentre à Roche le 20 juillet après quelques jours de soins à l'hôpital (voir tous les détails dans la section documents).

spacePaterne Berrichon raconte, d'après les souvenirs de sa femme Isabelle Rimbaud, qu'à peine rentré, sans répondre aux paroles de bienvenue, Arthur s'effondre sur une chaise dans une crise de sanglots, répétant : "O Verlaine !...Verlaine". Il termine ce qui va devenir Une Saison en Enfer, enfermé dans le grenier avec son désespoir, dans les gémissements, les ricanements, cris de colère et malédictions.

spaceArthur obtient de sa mère un acompte pour la publication de son livre. Celle-ci ne comprenant rien à la lecture du manuscrit lui demanda : "Qu'as-tu voulu dire ?". "J'ai voulu dire ce que cela dit, littéralement et dans tous les sens" lui répondit-il.

spaceLe livre est publié en octobre chez l'imprimeur belge Jacques Poot et Cie, et Arthur se rend à Bruxelles pour prendre livraison de ses exemplaires d'auteur. Il en dépose un exemplaire dédicacé à la conciergerie de la prison des Petites Carmes pour Verlaine. Il en donne un à Delahaye, un à Millot, autre ami de Charleville et en envoie 3 ou 4 à Forain pour lui-même et des amis parisiens. Il se rend également à Paris, mais il est devancé par sa réputation et le scandale de Bruxelles et ses quelques anciennes relations lui tournent le dos.

spaceRentré à Roche, dégoûté, il brûle dans la cheminée les derniers exemplaires qui lui restent, ainsi que des lettres et brouillons, devant sa mère et sa soeur Isabelle. N'ayant pas pu payer l'imprimeur, les cinq-cent autres exemplaires seront retrouvés en 1901 dans les magasins de l'imprimerie par Léon Losseau, un érudit belge.

Index des poèmes

- Sources : "Rimbaud Oeuvres", édition de Suzanne Bernard et André Guyaux, Classiques Garnier 1993.
- Extrait de la lettre tiré de "Rimbaud les lettres manuscrites : commentaires, transcriptions et cheminements" par Claude Jeancolas.

Écouter Une Saison en enfer

Livre audio sous Licence Art Libre, lu par Vincent Planchon (Source : Audiocite.net).
- Première partie : Jadis, si je me souviens bien... - Mauvais sang - Nuit de l'enfer (27min ; 25 Mo)
- Seconde partie : Délires - Vierge folles - Délires - Alchimie du verbe (19 min ; 19,5 Mo)
- Troisième partie : L'impossible - L'éclair - Matin - Adieu (15 min ; 13,4 Mo)



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